Le pilotage pendulaire /1
Introduction
Un des paramètres de vol les plus importants pour un parapentiste est le mouvement pendulaire. Les mouvements de balancement entre la voile et le pilote. Ils influencent énormément le pilotage et le compliquent.
Le propre du parapente
Dans les engins volants, le parapente a cette double particularité:
Une aile et des suspentes souples et déformables
Un pilote qui pendule loin sous l’aile
Le couple aile et pilote ne forme pas un mobile solide et compact. La voile est légère. Elle doit être gonflée pour que son profil ait la bonne forme. Elle a la capacité de se déformer, de se dégonfler et de fermer.
Plusieurs mètres sous la voile, se trouvent le pilote et son équipement représentant plus de 90% de la masse totale. Pour relier les deux, un cône de suspentage, souple lui aussi, qui assure le bon calage de la voile, à condition d’être en tension. Le centre de gravité de l’ensemble est différent du centre de poussée.
En parapente, le pilote et son aile forment un mobile avec une configuration pendulaire.
Le pilote est attelé à son aile.
Le pilote n’est pas toujours solidaire de la voile!
Souvent la voile se situe au dessus du pilote. Dans un mouvement pendulaire, il arrive que le pilote bascule comme la voile. Dans ce cas, les élévateurs se situent toujours au même endroit par rapport au pilote.
Mais il arrive aussi que la voile et les élévateurs évoluent séparément du pilote!
Sur des mouvements de tangage, les élévateurs peuvent basculer vers l’avant ou vers l’arrière du pilote, même si celui-ci ne bouge pas.
Il en va de même sur des mouvements de roulis. Le pilote peut rester vertical et voir ses élévateurs évoluer sur les côtés.
Ce couple est composé de deux individus très différents.
Je parle parfois “d’équipage” pour évoquer l’ensemble voile et pilote.
La voile est sensible à l’air. Elle agit sur le vent relatif, obligeant les filets d’air à changer de trajectoire. Elle procure ainsi la sustentation. L’aile réagit directement aux variations de la vitesse et de la direction du vent relatif. Il faut remarquer que la voile est légère et possède donc peu d’inertie.
En revanche le pilote n’est pas très sensible à l’air. Il n’agit pas beaucoup sur les filets d’air, à part en faisant de la traînée. Il n’est pas sensible aux turbulences. Sa contribution à la portance vient de sa masse. En revanche, le pilote a de l’inertie. Dès qu’il est en mouvement, il a tendance à continuer sur sa trajectoire.
La plupart du temps ce couple est harmonieux. L’aile et le pilote se déplacent ensemble. Mais il arrive qu’ils ne soient plus synchronisés, et là, tout se complique.