Stage de pilotage et SIV David Eyraud

MEMENTO

Décrochage et recherche de marche arrière

Durant la transition:

1- Lâcher les commandes de frein et simuler la gestuelle selon la technique de rentrée choisie. Prendre des repères, s’entrainer à se tenir, avec du tonus musculaire !

Faire attention à ne pas accrocher sa poignée de secours !

 

2- Vérifier la garde selon la saisie de commande choisie et s’entraîner à faire des “bras hauts” sécurisés.

Si nous avons choisi une saisie trop courte = avec un tour de frein en trop (qui ne permet pas de libérer totalement le bord de fuite, poulie relevée, lorsque l’on maintient ce tour de frein) ouvrir le tableau ci-dessous

Avec tour de frein en trop : cliquer ici

S’entrainer à faire et défaire le tour de frein en trop :

Freiner de 25 cm et maintenir cette quantité de frein (cette pression dans les commandes)…

Faire le tour de frein sans freiner plus…

Défaire le tour de frein sans relâcher la pression dans les commandes.

Faire cet exercice plusieurs fois, doucement au début et de plus en plus vite, sans créer de mouvement de tangage.

 

Préparatifs :

Passer en mode pilotage actif et position de sécurité : assis, jambes repliées et écartées.

Il faut s’attendre à se faire secouer. Il faut donc se gainer : du tonus musculaire !

 

Techniques de rentrée :

Il y a plusieurs techniques pour provoquer le décrochage. Cliquer sur le lien pour accéder directement à la technique choisie.

A – La rentrée “classique” ou “en 1 temps”

B – La rentrée “en 2 temps”

C – La rentrée “asymétrique” (par la vrille)

D – La rentrée depuis un mouvement de tangage, au sommet de la ressource (en 1 temps ou en 2 temps)

E – La rentrée par les B

 

 

A – La rentrée “classique” ou “en 1 temps”

Se ralentir lentement (environ 40 cm), sans provoquer de mouvement de tangage.

Maintenir environ deux secondes cette quantité de frein pour être bien stabilisé.

Regarder loin devant soi. Se gainer.

Lever les coudes et descendre rapidement et complètement les mains sous les fesses, bras tendus, coudes verrouillés, le long de la sellette, comme pour se lever sur deux barres parallèles (sans accrocher sa poignée de secours).

La voile bascule brutalement en arrière ! Garder les jambes repliées !

 

Ne surtout pas relâcher les frein lorsque la voile est en arrière !

Risque de très dangereuse abattée avec chute du pilote dans la voile !

 

Puis le pilote se sent “tomber” en arrière : bien maintenir les bras tendu, verrouillés le long du corps !

 

Exemples de rentrées “classiques” :

 

Si les mains sont remontées, soit volontairement (mais trop tôt ou trop haut), soit involontairement, il se peut que la voile marque un mouvement d’abattée et se place en porte de sortie

Lorsque le pilote arrive (et reste) sous la voile, et que David le demande, il faut commencer à reconstruire la voile…

 

-> reconstruction

 

 
B – La rentrée “en 2 temps”

Se ralentir lentement (environ 40 cm), sans provoquer de mouvement de tangage.

Maintenir environ deux secondes cette quantité de frein pour être bien stabilisé.

Se gainer. Regarder la voile.

Lever les coudes et descendre rapidement les mains jusqu’à ce que la voile décroche:

  • La voile se tord (les bouts d’aile reculent mais pas trop !)
  • La voile se dégonfle
  • Les commandes ramollissent

La voile ne doit pas se tordre plus que sur l’image ci-dessus !

Relever immédiatement, rapidement et complètement les mains afin que la voile se “détorde”.

Redescendre immédiatement, rapidement et profondément les mains jusqu’à la position définie avec David : si c’est votre premier décrochage, il est conseillé de descendre complètement les mains sous les fesses, bras tendus, coudes verrouillés.

La voile bascule en arrière : garder les jambes repliées !

Ne sourtout pas relâcher les freins lorsque la voile est en arrière !

Risque de très dangereuse abattée avec chute du pilote dans la voile !

 

Puis le pilote se sent “tomber” en arrière : bien maintenir les mains basses.

Si nous avons choisi de redescendre les mains complètement, garder les bras tendus, verrouillés le long du corps !

Si nous avons choisi de redescendre les mains à une position plus proche des mousquetons, il est possible que la voile marque un mouvement d’abattée.

Il y a 3 scénarios :

  1. La voile se stabilise en marche arrière (plus ou moins belle)…
  2. La voile se positionne en porte de sortie (voir plus bas)…
  3. La voile marque une abattée qu’il faut temporiser. Si David demande “TEMPO !” : il faut freiner fortement !

 

Exemple avec une voile allongée :

 

Exemples avec des voiles moins allongées :

 

Lorsque le pilote arrive (et reste) sous la voile, et que David le demande, il faut commencer à reconstruire la voile…

 

-> reconstruction

 

 
C – La rentrée “asymétrique” (par la vrille)

Se ralentir lentement (environ 40 cm), sans provoquer de mouvement de tangage.

Maintenir environ deux secondes cette quantité de frein pour être bien stabilisé.

Se gainer. Regarder la voile du côté de la vrille (= côté intérieur). Rester bien au neutre dans la sellette et garder les jambes repliées !

Descendre rapidement et complètement la main intérieure et en même temps relever la main extérieure (bras haut).

La voile commence à tourner…

Lorsque le bord de fuite se referme (côté intérieur), c’est-à-dire après environ 1/4 à 1/2 tour maximum, placer les deux mains à la position définie avec David :

  • soit les deux mains en bas, sous les fesses, bras tendus, coudes verrouillés et collés à la sellette (attention à ne pas accrocher votre poignée de secours). Dans ce cas, il suffit de descendre la main extérieure tout en maintenant la main intérieure en bas.

 

  • soit à une position plus haute, par exemple :
    • 20 cm sous les mousquetons,
    • aux mousquetons
    • si vous connaissez déjà votre meilleur compromis en marche arrière, vous pouvez vous placer directement à cette position.

Dans ce cas, la main extérieure descend pendant que la main intérieure remonte.

 

La voile s’arrête de tourner.

 

Exemples de rentrées asymétriques :

 

Lorsque David le demande, il faut commencer à reconstruire la voile…

 

-> reconstruction

 

 
D – La rentrée depuis un mouvement de tangage, au sommet de la ressource (en 1 temps ou en 2 temps)

Se gainer. Rester bien au neutre dans la sellette et garder les jambes repliées !

Depuis le vol stabilisé, bras hauts, réaliser 3 mouvements de tangage et provoquer le décrochage au sommet de la troisième ressource :

Freiner une première fois pour créer la première ressource. Au sommet de la ressource, relâcher rapidement les freins pour laisser la voile partir en abattée.

Rester bras hauts dans l’abattée, et dans la phase d’accélération…

Lorsque le pilote arrive à la verticale de la voile (au point zéro) , amplifier une deuxième ressource et laisser la voile plonger dans une deuxième abattée…

Rester bras hauts dans l’abattée, et dans la phase d’accélération…

Lorsque le pilote arrive à la verticale de la voile (au point zéro) :

Freiner progressivement jusque sous les mousquetons…

Puis lever les coudes et descendre très rapidement et complètement les mains sous les fesses, bras tendus, coudes verrouillés, le long de la sellette (sans accrocher sa poignée de secours).

Lorsque la voile décroche, suivre la technique de rentrée prévue :

A – La rentrée “classique”

B – La rentrée “en 2 temps”

Maintenir les mains assez basses durant le rappel pendulaire (le pilote pendule en arrière vers la voile).

 

Exemple de rentrée au sommet de la ressource :

 

Lorsque le pilote arrive et reste sous la voile, et que David le demande, il faut commencer à reconstruire la voile…

 

 
E – La rentrée par les B

Se gainer. Rester bien au neutre dans la sellette et garder les jambes repliées !

Saisir ses commandes de manière à pouvoir passer en marche arrière en un seul geste.

Saisir les élévateurs B bien haut (au dessus des poulies).

Regarder la voile.

Tirer symétriquement les élévateurs B jusqu’à ce que la voile décroche et maintenir.

La voile bascule légèrement en arrière :

  • Soit passer directement en marche arrière.
  • Soit maintenir pour stabiliser une phase parachutale aux B.

 

Pour passer en marche arrière :

Lâcher les B et en même temps descendre rapidement les mains pour aller chercher sa marche arrière avec la quantité de frein définie avec David :

  • Si vous ne connaissez pas encore votre meilleur compromis : les mains très basses, avec du tonus musculaire pour maitriser sa gestuelle !
  • Si vous connaissez votre meilleur compromis : passer directement en position de marche arrière.

 

Exemples de rentrées par les B :

 

Lorsque le pilote arrive et reste sous la voile, et que David le demande, il faut commencer à reconstruire la voile…

 

Reconstruction

Lorsque David le demande, regarder la voile, et commencer à reconstruire (remonter les mains) selon la technique choisie (selon l’aile, la garde et la saisie de commande).

Il faut du tonus musculaire pour maîtriser sa gestuelle : garder les jambes repliées, les muscles des bras bien gainés !

David donnera des indications “20 cm plus haut… encore 2 cm plus haut… ne bouge plus… plus bas…”. Il faut essayer de faire ce que David demande sans prendre trop d’initiative (David part du principe que vous faites ce qu’il demande).

Regarder la forme de la voile mais sans se pencher en arrière (lever les yeux). De temps en temps penser à regarder devant soi, l’horizon.

Si possible, ne pas hésiter à se tenir (sangle de la sellette, mousquetons, bas des élévateurs…).

 

Si vous trouvez le meilleur compromis : regarder bien où se situent vos mains. C’est l’objectif !

 

 

Porte de sortie ?

Durant cette phase de reconstruction (ou de recherche de marche arrière), il se peut que la voile réalise un mouvement de tangage vers l’avant (une sorte d’abattée contrôlée par le freinage). Elle veut revoler et se place en porte de sortie.

La porte c’est la frontière à la fin du mouvement d’abattée et non l’abattée elle-même.

On parle de porte si la voile est au moins à 30° en avant.

David indiquera “porte” au moment de la porte.

Si vous n’avez pas vu venir cette porte, il ne faut rien faire : l’aile devrait repartir en arrière…

Si vous avez vu ce mouvement de l’aile vers l’avant, il est possible de “prendre la porte” en relâchant les freins rapidement au moment précis de la porte.

Attention ! Vous devez relâcher les freins en même temps que David dit “porte” et non 1/2 seconde plus tard ! Cela ne se téléguide pas !

  • Si vous relâchez les freins trop tôt, cela risque d’amplifier l’abattée (la voile risque de fermer).
  • Si vous relâchez les freins trop tard, la voile repart en arrière : c’est un décrochage dynamique ! Il faut redescendre les mains pour re-stabiliser la marche arrière !

 

Savoir reconnaître et prendre une porte est une des compétences importantes que l’on cherche à développer dans cet exercice.

 

Sortir volontairement

Depuis une marche arrière, voile à la verticale du pilote, pour sortir, il suffit de relâcher rapidement les freins : “bras hauts !”.

L’abattée qui suit est très vive mais la voile ne devrait pas fermer.

Pour votre première sortie, il n’est pas nécessaire de faire une tempo.

Pour les sorties suivantes, ou pour les ailes allongées, une bonne temporisation de l’abattée diminue le risque de cravate.

 

La tempo de l’abattée

Si la voile est à la verticale du pilote au moment de provoquer la sortie, il s’agit d’une abattée aérodynamique : très vive et d’une amplitude jusqu’à 90° mais pas dangereuse.

Cette abattée est de très courte durée.

Il faut laisser la voile reprendre sa vitesse et se regonfler : attendre que la voile soit entre 30° et 40° avant de temporiser.

La tempo est une sorte de “coup de frein” c’est-à-dire une gestuelle :

  • très rapide
  • entre 50 et 80 cm d’amplitude.
  • très brève : non maintenue !
  • relâchée très rapidement et complètement…

 

Attention ! Si la voile était en arrière, il y a addition de l’abattée pendulaire et de l’abattée aérodynamique.

Cette abattée peut être très dangereuse : risque de tomber dans la voile !

Il ne faut JAMAIS relâcher une marche arrière si la voile est en arrière !

Si une telle abattée se produit, il faut temporiser FORTEMENT ! 

  • Commencer à freiner lorsque la voile passe à la verticale.
  • Freiner avec une amplitude morphologique maximum : bras tendus, mains en arrière !
  • Maintenir le freinage jusqu’en fin d’abattée !

 

Gérer les cravates

Le risque de cravate est assez élevé en sortie de marche arrière. Plus votre voile est allongée plus ce risque est important.

Une bonne temporisation de l’abattée diminue le risque de cravate.

 

S’il y a une cravate

Avec une cravate d’un côté, la voile risque de partir très vite en rotation. Même une petite cravate !

Contrer (à la sellette et à la commande) avant la mise en rotation : priorité au cap !

Si la voile tourne : contrer pour enrayer la rotation et reprendre le bon cap.

Tant que ça tourne c’est qu’il faut contrer plus, quitte à décrocher.

Une fois sur le bon cap, rouvrir la cravate :

  • Suspente de stab pour les toute petites cravates de bout d’aile.
  • Décrochage asymétrique.
  • Fermeture du bout d’aile (oreille) en cas de suspente coiffante.

 

S’il y a deux cravates

Avec deux cravates la voile est très sensible au décrochage.

Si possible, il faut éviter de contrer à la commande avant de réaliser le décrochage asymétrique. Le contre n’est probablement pas nécessaire.

Décravater d’abord d’un côté, puis de l’autre.

Si elle décroche le mieux est de se stabiliser en marche arrière.