Lexique
Le jargon du pilotage
Les définitions
360. Se dit d’une rotation maintenue pendant laquelle le taux de chute et la “force centrifuge” augmentent.
360 Asymétriques. Les 360 asymétriques sont une série de virages pendulaires envoyés toujours dans le même sens. On peut dire qu’il s’agit de wing-overs mais toujours du même côté. Le pilote monte dans la ressource et essaie de passer le plus haut possible au dessus de la voile avant de redescendre en essayant de repasser plus ou moins à plat sous la voile.
A
A. Nom donné aux suspentes et aux élévateurs avant. Les élévateurs avant peuvent être séparés en deux avec un A’ qui permet de réaliser plus facilement les oreilles. Les suspentes avant sont celles reliées au bord d’attaque de la voile. La ligne des avants représente l’alignement de toutes les pattes d’attache avant.
Amortissement. La notion d’amortissement fait référence à la manière et la rapidité avec laquelle un objet placé en position de déséquilibre retrouve son point d’équilibre et arrête de balancer.
B
B. Nom donné aux suspentes et aux élévateurs B. La ligne des B est la deuxième ligne après les A ou avant. Les suspentes B sont toujours reliées aux élévateurs B. Les élévateurs B peuvent également accueillir d’autres suspentes comme la suspente de bout d’aile.
C
C. Nom donné aux suspentes C. La ligne des C est la 3ème ligne après les A ou avant. Les voiles de compétition n’ont pas de C. Les suspentes C peuvent être reliées aux élévateurs C. Si la voile ne possède pas d’autres élévateurs plus en arrière on peut qualifier les élévateurs C d’élévateurs arrière. Certaines voiles ont les suspentes C reliées à la même suspente basse que les suspentes D. L’élévateur arrière doit alors être qualifié de CD.
Cascade d’Incidents: Succession d’incidents de vol qui s’enchaînent les uns derrière les autres. Chaque incident provoque un autre incident qui en provoque un autre à son tour. Il suffit d’une succession de deux incidents liés l’un à l’autre pour parler de cascade.
D
D. Nom donné aux suspentes D. La ligne des D est la 4ème ligne après les A ou avant. Certaines voiles n’ont pas de D. Les suspentes D peuvent être reliées aux élévateurs arrière. Certaines voiles ont les suspentes D reliées à la même suspente basse que les suspentes C. L’élévateur arrière doit alors être qualifié de CD.
Décrochage. Le décrochage est un arrêt soudain du vol plané du fait du ”décollement” des filets d’air autour du profil. La portance disparaît alors brutalement, la voile se déforme et ferme. Le décrochage n’est pas une manœuvre que l’on peut maintenir mais un instant très bref : l’instant où les filets d’air décrochent à cause d’un angle d’incidence trop élevé.
Décrochage dynamique. Le décrochage dynamique consiste à réaliser un décrochage durant une phase de ressource la plus ample possible. Il s’agit d’une manoeuvre dynamique, de courte durée mais explosive. Pour être considéré comme réussi, le décrochage doit intervenir avant la fin de la ressource. Durant un instant le pilote doit continuer de monter alors que la voile part en marche arrière.
Désorientation spatiale. C’est la perte d’orientation que l’on peut subir en vol. La perception de l’horizon est altérée. L’oreille interne se met à transmettre des indications erronées. Le pilote est perdu mais ne le sait pas forcément. La désorientation spatiale peut se produire lors de vol sans visibilité, ou bien si le pilote ne fait que regarder sa voile. Le seul remède à la désorientation spatiale est de regarder (et voir) l’horizon. Regarder la terre et non son parapente!
Détwister. Action de défaire un twist.
E
Envoyer. Expression pour évoquer le moment où le pilote débute son action aux freins lors de certaines manoeuvres comme les Wing-Overs, les 360 asymétriques et autres manoeuvres de voltige. Envoyer tôt, envoyer tard.
F
Frontière. On parle de frontière pour évoquer l’instant précis où un mouvement pendulaire s’arrête avant que le mouvement suivant apparaisse. On parle parfois de “passage“. On trouve des frontières dans toutes les manoeuvres pendulaires (roulis, tangage, 360, wing-over…). Les frontières sont des moments clef pour le pilotage. Il faut donc être capable de les identifier avec précision afin d’avoir les bons timings pour nos actions de pilotage.
G
Garde. La garde correspond à la quantité de frein qu’il est possible de libérer au dessus du point de contact, en remontant la poulie
H
Hélicoptère. L’hélicoptère est une vrille parfaite. Une demi-aile vole en marche avant, l’autre en marche arrière. La voile doit être toute ouverte et l’axe de lacet vertical. On utilise souvent les diminutifs “Hélico” ou “Héli”.
I
Instabilité pendulaire. Les mouvements pendulaires influencent directement l’assiette et le roulis. Tout cela joue sur la maniabilité, le risque de fermeture et le débattement aux commandes. Un déséquilibre de départ, provoqué soit par l’aérologie soit par le pilotage, va générer toute une séquence de mouvements pendulaires avant de s’amortir. On parle alors d’instabilité dynamique.
Inversion (tonneau, looping). L’inversion est une manoeuvre dynamique qui consiste à inverser le sens de la rotation après une prise de vitesse en 360 ou 360 asymétrique. La manoeuvre ressemble à un wing-over mais le pilote peut disposer de davantage de vitesse et peut donc espérer monter encore plus haut au dessus de la voile. Il est possible de réaliser des inversions se rapprochant du tonneau (avec une rotation se faisant essentiellement autour de l’axe de roulis), mais l’idéal est de se rapprocher du looping (c’est à dire une rotation autour de l’axe de tangage) beaucoup plus difficile mais beaucoup plus joli.
J
Joker. Le Joker est une manoeuvre de voltige qui consiste à réaliser une entrée en Tumbling mais sans laisser la voile passer en abattée sous le pilote. Le pilote freine fortement l’abattée et enchaîne directement sur un hélicoptère.
K
L
M
Mac Twist. Le Mac Twist est une manoeuvre de voltige. Il s’agit d’une vrille dynamique déclenchée après une prise de vitesse plus ou moins asymétrique. La manoeuvre est explosive. Plus il y a de vitesse au moment du déclenchement de la manoeuvre et plus elle est considérée comme engagée. Le pilote maintient la vrille jusqu’à ce qu’il soit revenu sous la voile soit environ un tour et demi, parfois plus.
Marche arrière. La marche arrière consiste à maintenir la voile en vol plané arrière : les filets d’air venant attaquer la voile par le bord de fuite.
Mains baladeuses. Expression pour décrire les gestes involontaires des mains du pilote qui provoquent des actions non souhaitées et potentiellement dangereuses. Les mains baladeuses sont souvent responsables du surpilotage et des cascades d’incidents. Pour éviter les mains baladeuses, il faut se tenir aux élévateur. Notamment pour faire bras hauts et pour la marche arrière.
Misty Flip. Le Misty Flip est une manoeuvre de voltige. Il s’agit d’une vrille de type hélicoptère déclenchée dans une ressource bien droite (sans rotation). La voile effectue un tour de vrille durant la ressource puis sort avec une forte abattée quasiment dans l’axe de la ressource.
Mouvements pendulaires. Les mouvements de balancement entre la voile et le pilote. Ils influencent énormément le pilotage et le compliquent.
N
O
P
Parachutale. La parachutale est un état d’écoulement de l’air autour du profil. L’ensemble aile + pilote se déplace verticalement dans la masse d’air. Les filets d’air attaquent le profil avec un angle d’incidence proche de 90°. Une partie des filets d’air contourne le profil par le bord d’attaque, l’autre par le bord de fuite. La parachutale peut être un incident de vol ou une manoeuvre de voltige.
Percer. Expression synonyme de décrocher. Evoque le moment où les filets d’air décrochent. La commande de frein qui était plutôt dur se ramolli soudainement.
Pilotage. La tâche du pilote. Ensemble des décisions et des actions permettant de manœuvrer un aéronef et d’en garder le contrôle.
Point de contact. Le point de contact correspond à la quantité de frein à partir de laquelle on commence à déformer le bord de fuite. Il s’agit du point zéro. A partir de ce point, si le pilote remonte ses mains, il ne se passe rien. Mais si le pilote descend les mains, le bord de fuite commence à se déformer.
Point zéro. Le point “zéro” évoque une position de départ. Par exemple au niveau des balancements pendulaires, le point zéro évoque la position normale de la voile en vol droit et stabilisé (voile à la verticale du pilote). Au niveau des commandes de frein, le point zéro évoque le point de contact.
Poste de pilotage. Espace réservé au pilote, qui contient toutes les commandes nécessaires au contrôle de l’appareil. Pour un pilote de parapente, le poste de pilotage correspond à tout ce qu’il est possible de saisir avec les mains ou les pieds: les commandes de frein, la sellette, les élévateurs, le bas des suspentes, la poignée de secours ou l’accélérateur.
Q
R
Roulis. Les mouvements de roulis sont des mouvements de rotation autour de l’axe longitudinal du parapente (parallèle à la direction). La plupart du temps, cet axe est horizontal et passe théoriquement par le centre de gravité de l’ensemble aile + pilote (soit légèrement au dessus du pilote). Ce sont des balancements latéraux. Si l’on se place du point de vue du pilote, on peut dire qu’il s’agit des mouvements de l’aile vers la droite ou vers la gauche. Un mouvement de roulis peut être provoqué par l’aérologie ou bien par le pilotage. Il y a deux mouvements de roulis. Le roulis vers droite: l’aile va vers la droite du pilote. Le roulis vers la gauche: l’aile va vers la gauche du pilote.
Roulis inverse. Mouvement de roulis opposé au roulis souhaité par le pilote. On parle de roulis inverse par exemple lorsqu’une action à droite provoque un roulis vers la gauche.
S
SAT. La SAT est une manoeuvre de voltige. Il s’agit d’une rotation tout à fait comparable à un simple 360 mais inclinée à plus de 90°. Le centre de la rotation passe alors entre la voile et le pilote. La voile avance mais le pilote recule exactement comme en autorotation stabilisée. SAT signifie Safety Acro Team: le nom de l’équipe de Raul Rodriguez inventeur de cette manoeuvre.
SAT asymétrique. La SAT asymétrique est une SAT déclenchée après une prise de vitesse en rotation de type 360 ou 360 asymétrique. Selon la prise de vitesse et le timing de déclenchement, la rotation de type SAT peut faire passer la voile plus ou moins asymétriquement sous le pilote.
SAT Rhythmic. La Rhythmic SAT consiste à entretenir une sorte de SAT asymétrique par des actions de pilotage à des timings bien précis. Il est possible de commencer par une SAT asymétrique ou Tumbling mais la manoeuvre officielle consiste à partir d’une SAT classique et de la rendre de plus en plus asymétrique. Il est possible de faire évoluer la Rhythmic SAT vers le Tumbling parfait. On peut dire qu’il s’agit d’un enchaînement SAT to Tumbling.
Stabilité pendulaire. La notion de stabilité indique qu’un objet a tendance à revenir à son point d’équilibre : une bille pendue au bout d’un fil reviendra toujours à sa position initiale.
Starter. On parle de starter pour évoquer le geste qui permet de lancer un hélicoptère depuis une parachutale. Faire un starter c’est commander à la voile de partir en vrille en descendant la commande de frein intérieur et/ou en remontant la commande extérieure. Il s’agit d’un geste autoritaire et de courte durée.
Surpilotage. On parle de surpilotage pour évoquer une action correcte dans son intention mais mal réalisée: soit trop fortement dosée, soit réalisée hors timing.
T
Tableau de bord. Ensemble des paramètres de vol et leurs indicateurs. En parapente, il n’existe pas d’instrument réellement utile pour le pilotage. Notre tableau de bord est essentiellement mental et sensitif (vent relatif, pression dans les commandes…)
Timing. Le timing est l’instant précis où une action est réalisée. Ce timing n’a rien à voir avec le temps qui passe et que l’on pourrait mesurer en secondes. Le timing fait référence au mouvement pendulaire dans lequel on se situe.
Tumbling. Le Tumbling est une rotation sur l’axe de tangage pendant laquelle la voile passe sous le pilote par l’avant. Une sorte de super abattée. Cela peut être un incident de vol plutôt rare. Il s’agit surtout d’une manoeuvre de voltige. Comme dans une SAT, la voile avance mais le pilote recule. Pour être considéré comme réussi, l’axe de tangage doit être parfaitement horizontal et la voile doit passer à la verticale sous le pilote sur au moins un tour.
Twist. Croisement des élévateurs lors d’une rotation non harmonieuse entre le pilote et la voile sur l’axe de lacet. Le terme est issu de l’anglais et veut dire tordre. En parachutisme, on emploie parfois le mot torsade. On parle de twist a partir d’un demi tour: lorsque les élévateurs ou les suspentes se croisent.
U
V
Vrille. La vrille est une rotation de la voile autour de l’axe de lacet. Une demi-aile vole en marche avant, l’autre en marche arrière. L’hélicoptère (manoeuvre de voltige) est une vrille parfaite.
W
Wing-Over. Les wing-overs sont une série de virages pendulaires avec inversion de la rotation à chaque fois. Dans cette manœuvre, le pilote balance en allant toujours plus vite que la voile. Il tourne dans la ressource et redresse dans la phase d’accélération afin de repasser sous la voile, à plat. La manoeuvre peut être entretenue à volonté.
X
Y
Z
Zéro. Voir point zéro.