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Le Pilotage /4

L’objectif, l’action et le geste

 

Si l’on s’amuse à décortiquer le processus d’une action de pilotage, on se rend compte de sa complexité.

 

Il y a un contexte à analyser, une décision à prendre, un objectif à atteindre, et enfin l’exécution qui s’exprime par le geste. Il faut aussi observer et diagnostiquer le bon déroulement de l’action afin de parvenir à son objectif.

 

Le geste est au service de l’objectif

Prenons un exemple simple : prendre un virage à 90° sur la droite à bord d’une voiture.

L’objectif est simplement de rester sur la route.

Tout d’abord parlons du contexte : je pilote ma voiture dans une ligne droite et je vois arriver ce virage à droite. Il faut donc négocier cette difficulté imposée. Il faut adapter la vitesse avant le début de la courbe, puis, à un moment précis, il faut tourner le volant vers la droite, maintenir, puis redresser vers la gauche pour retrouver la ligne droite.

Comment un moniteur peut-il vous aider à réaliser cette manœuvre?

 

Par exemple, en vérifiant que vous avez bien acquis les bases et pris en main le véhicule. Un bon moyen de vous aider serait de vous donner par avance la description de la courbe et vous indiquer la vitesse à laquelle il faut la négocier. Ou bien en vous aidant à placer correctement votre regard.

Mais en aucun cas en vous indiquant à quelle vitesse et de combien de degrés il faut tourner le volant vers la droite!

Et pourtant, c’est le genre de question que mes stagiaires me posent sans cesse : « Je descends ma main jusqu’où ? »

Alors que l’important n’est pas là…

 

Le regard est un élément capital du pilotage

Le geste qui vous permet de rester sur la route est essentiellement dicté par le regard.

Pour preuve, essayez les yeux fermés… C’est tout simplement impossible !

 

L’observation, le diagnostic et les corrections

En fait votre geste s’adapte constamment en fonction de l’observation et du diagnostic. La voiture suit bien la route : je ne change rien. Je constate que j’ai tendance à tourner trop : je redresse légèrement. Je constate que je ne tourne pas assez: je resserre le virage.

L’objectif, l’observation et le diagnostic sont bien plus importants pour réussir une action de pilotage que le geste proprement dit.

 

La difficulté en parapente est de voir une route invisible.

En aéronautique, il faut apprendre à tracer sa route avec un gros travail sur le regard. Où regarder est plus important que jusqu’où descendre la commande de frein! Bien souvent le travail du moniteur consiste à vous aider à placer correctement le regard pour visualiser les trajectoires.

 

La gestuelle

Le geste est la concrétisation de tout le processus de l’action. C’est la partie concrète du pilotage: se pencher dans la sellette, descendre la commande de frein etc…

 

En voiture, pour tourner le volant à droite, il existe plusieurs possibilités selon la manière dont vous le saisissez. Théoriquement nous sommes censés saisir le volant à deux mains, en position « 10h10 » ou “9h15”. Il est possible d’y parvenir même avec bien d’autres saisies, à une main, ou même avec les genoux. Si cette dernière technique est hors la loi, elle n’en demeure pas moins possible. Il faut reconnaître qu’elle a ses limites. Mise à part la prise de risque, ce n’est pas ainsi qu’on obtiendra le meilleur pilotage du véhicule.

 

Il en va de même en parapente. Vous pouvez avoir pris de mauvaises habitudes qui ne vous empêchent pas de voler. Mais il sera important de corriger certains défauts qui, dans certaines situations, sont des facteurs limitants. Une mauvaise saisie et une mauvaise gestuelle peuvent déboucher sur un manque de performance mais aussi sur une perte de contrôle alors que l’intention du pilote était là.

 

Il faudra donc prendre le temps d’étudier la gestuelle des principales actions de pilotage. Étudier la saisie de commande, étudier le geste qui permet d’obtenir de la précision et de la force à la commande et étudier la gestuelle du pilotage à la sellette.

 

 

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